Ca y est, vous y êtes, ce jour où vous n’arrivez pas à vous lever pour aller travailler, ou bien celui où vous êtes resté bloqué 3h derrière votre volant dans l’incapacité totale de mettre le contact, ou encore ce jour où vous avez fondu en larmes devant la photocopieuse qui refusait de cracher votre document.

Le burn out, ça arrive aussi soudainement que ça. Une démission du cerveau. Du jour au lendemain, tout lâche. Vos capacités cognitives s’effritent, vous n’avez plus la force de manger ou prendre une douche, vous projeter à plus de 5 min vous provoque des crises d’angoisse.

Qui aller voir à quelle étape de votre parcours de burn out?… Décryptage!

Les débuts du burn out

En première intention, la première personne à consulter est votre médecin traitant. Celui-ci pourra vous prescrire un arrêt de travail, et évaluer avec vous votre état général. Il arrive en effet qu’en début de burn out, ça parte un peu dans tous les sens : outre la fatigue, le sommeil peut-être complètement détraqué et les crises d’angoisse flambent. Il peut être bénéfique dans un premier temps d’avoir recours à un traitement médicamenteux pour aider à dormir, ou limiter les crises d’angoisse. 

Je ne milite absolument pas pour la médication, mais quand on sait que le manque de sommeil est un facteur aggravant des crises d’angoisse, peut contribuer au développement de syndrome dépressif et empêche évidemment la régénération du corps, il vaut parfois mieux prendre quelques somnifères pour son équilibre psychique…

Il est également possible que votre médecin passe la main à un psychiatre tant pour le suivi psychologique et l’arrêt de travail que pour les prescriptions médicales d’anxiolytiques ou d’antidépresseurs.

L'importance de la relation de confiance

J’insiste sur un point essentiel : en cas de burn out, il est PRIMORDIAL d’avoir un médecin en qui vous avez confiance, et avec qui le dialogue est franc et ouvert. Une personne avec qui vous pourrez vous sentir protégé dans le sens où votre arrêt de travail durera aussi longtemps que votre état général en aura besoin. Une personne qui ne confond pas burn out et dépression. Une personne qui saura ajuster la médication et son accompagnement à votre évolution dans votre parcours de burn out.

Si votre médecin habituel ne remplit pas ces critères, prenez le temps de chercher un médecin qui vous conviendra (vous aurez certainement dans votre entourage une personne qui saura vous aiguiller). Ce n’est peut-être pas confortable de chercher quand vous êtes dans le dur, mais ça vaut le coup pour votre tranquillité d’esprit par la suite.

De même, donnez-vous le luxe de choisir un psychiatre avec qui un rapport de confiance mutuel peut s’établir.

« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par la nuit ». 

— Khalil Gibran

Le temps du repos

Il va y avoir une phase de latence pendant laquelle vous ne vous reconnaîtrez probablement pas, une période où les idées s’entrechoquent, où vous aurez sans doute moins de vocabulaire, où votre mémoire semble trouble, où vous vous épuisez très vite, où les interrogations sur l’avenir génèrent des angoisses, surtout l’évocation de la reprise du travail.

A ce stade, vous avez la possibilité de vous faire accompagner par un psychologue ou un praticien en thérapie comportementale et cognitive afin de mieux vivre cette période et accepter ce passage délicat comme étant juste une transition de vie.

C’est aussi l’occasion d’aider votre corps à récupérer en pratiquant un yoga adapté (du viniyoga doux, du yin yoga ou du yoganidra par exemple), des techniques de régulation du stress (training autogène de Schultz, jacobson…). La fasciathérapie donne d’excellents résultats quant à la récupération physiologique pendant et après un burn out.

Préparer la reprise et éviter la rechute

Lorsque vous aurez suffisamment récupéré de ressources physiques et psychiques, il est essentiel de prendre le temps de comprendre le pourquoi de votre burn out, afin de prévenir toute rechute. Retourner au travail, oui, mais pas dans n’importe quelles conditions ! Faire appel à un coach ou un thérapeute comportementaliste vous aidera à comprendre finement ce qui a posé problème, et surtout mettre en place des stratégies ou un plan d’actions pour repartir sur des bases saines.

Si vous souhaitez faire le point sur vos compétences, un consultant pourra vous accompagner via un bilan de compétences. Ces prestations sont généralement finançables par le CPF. Même si vous n’envisagez pas de changer de poste à l’issue de votre burn out, c’est une excellente occasion pour faire le point sur votre carrière et ouvrir le champ des possibles à moyen terme.

Rencontrer la médecine du travail est un passage obligatoire préalable à votre reprise. En effet, pour des arrêts longs, la reprise de votre poste est conditionnée par une visite médicale. Par ailleurs, les conditions de reprise en mi-temps thérapeutique seront déterminées conjointement par le médecin prescripteur de l’arrêt et le médecin du travail. C’est également le médecin du travail qui supervise votre reprise et s’assure des bonnes conditions de votre retour sur votre lieu de travail.

Préalablement à votre reprise, il sera indispensable de prendre contact avec votre direction, manager direct ou DRH selon la structure, éventuellement les délégués du personnel, afin de sécuriser votre reprise du travail.

Sortir du burn out est un processus où chaque étape a son importance. Prenez le temps de les vivre pleinement pour faire en sorte d’apprendre de cette expérience et faire en sorte d’en ressortir grandi et mieux dans votre vie !